Il y a quelques semaines, nous organisions ici-même un drôle de concours, celui de proposer une autre version du canard. Parmi plusieurs brillantes participations, une seule a retenu unanimement l’attention des membres de l’équipe : il s’agit de Marine grâce à la version pin-up de son canard. Rencontre avec une jeune femme de 22 ans, lectrice mais surtout, véritable graine d’artiste.

Le canard de Quennie :
Salut Marine, félicitations pour ta proposition, comment t’est venue cette idée de féminiser à ce point le canard ?

Marine : L’idée m’est venue lorsque j’ai commencé à dessiner la tête du canard. J’avais déjà dans l’idée de le personnifier, après, c’est le crayon qui a parlé. Pour l’anecdote, c’est même venu au moment de dessiner les yeux, on m’a légèrement fait bouger le coude et j’ai fait glisser le trait plus qu’il ne le fallait. Et révélation : c’est resté pour représenter un trait d’eye liner ! A cet instant, j’étais décidée, je souhaitais lui apporter une touche féminine, une touche glamour.

Le canard de Quennie :
On sent que tu n’as pas le coup de crayon d’une débutante : quand et comment as-tu commencé le dessin ?

Marine : C’est gentil merci, j’apprécie toujours les compliments. On va dire que je n’ai jamais cessé de dessiner, j’ai commencé à la maternelle ! Et en dehors du milieu scolaire, j’ai eu la chance d’avoir un entourage qui m’encourageait à poursuivre dans cette voie-là. Par exemple, pour que mon frère et moi nous occupions, mon père nous donnait du papier au format d’une nappe. Il l’étalait sur la table et en guise de top départ, nous disait : « Allez, éclatez-vous ! » On avait à disposition de la peinture, des crayons, pleins de trucs… Et ces dessins géants étaient accrochés aux murs de la maison.

Le canard de Quennie :
Tes réalisations portent souvent sur le nu féminin, pourquoi ?

Marine : J’ai eu une période manga, pendant laquelle je me suis attachée à la création de personnages. Au bout d’un moment, j’ai voulu en sortir, trouver mon propre style et j’ai commencé à travailler sur ce qui me paraissait le plus complexe en dessin : le corps. Je voulais être capable de réaliser un corps sans modèle. Et puis, je me disais qu’une fois ce stade acquis je les habillerai pour, pourquoi pas en faire des BD… J’ai donc continué dans la réalisation de personnages, nus et sans modèle en espérant trouver mon style. D’abord masculins et féminins, puis uniquement féminins parce que j’ai trouvé que leurs formes étaient plus esthétiques. Depuis, j’essaie de sublimer le corps féminin, j’y ajoute du volume, parfois j’hypertrophie complètement. Aujourd’hui, on me dit que j’ai un style qui m’est propre et j’en suis ravie.

Le canard de Quennie :
Envisages-tu le dessin dans un cadre professionnel ?

Marine : Alors oui sans hésiter mais sous une forme un peu détournée. C’est à dire que je n’envisage pas de dessiner des BD ou de faire des écoles d’arts par peur de m’en écœurer. J’ai vraiment envie de garder le dessin comme une passion, une très forte passion même. En plus ça me détend… Pour le monde professionnel, je préfère réserver ma créativité pour le design. Par exemple le profil d’infographiste et de web designer me convient très bien. Je peux designer des logos, des visuels pour le web ou le print. Dans ce milieu, le dessin est un plus. Et j’aime voir les choses de cette façon !

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