Au cinéma, été rime avec «blockbuster».
Le terme «blockbuster» désigne les films américains à gros budget qui ont un seul objectif : remplir les poches des producteurs hollywoodiens ! Pour se faire, la qualité artistique est aisément en option, et le budget scénar est souvent moins coûteux que le budget cantine. Le spectateur met son cerveau en mode repos pendant 2h00, enfile des lunettes 3D payées 2 euros pour une 3D souvent invisible (qui a dit toujours?), et s’empiffre de pop-corn. Si vous n’avez pas de pop-corn sous la main, pour ce genre de film, des chips premier prix font parfaitement l’affaire.
Mais ô miracle ! Parfois certains «blockbuster» (un par décennie) ont des allures de film d’auteur («The Dark Knight» en est l’exemple parfait), et deviennent ainsi l’exception qui confirme la règle.
Pourquoi les «blockbusters» sortent t-ils l’été ? Tout simplement parce que ce sont les vacances, et le spectateur n’a donc pas besoin de briller devant la machine à café en racontant à ses collègues le film d’auteur (forcément français) qu’il a vu (subit) pendant le week-end. Et ça, le producteur le sait. Ne rougissez pas si vous êtes friand de ce genre de film ! Même si le «blockbuster» est rarement un chef d’oeuvre, il a le mérite de divertir, d’amuser (souvent à ses dépends), et de provoquer un certains plaisir coupable. Que celui qui n’a jamais pris son pied devant un «blockbuster» lance la première pierre. Et avec les temps qui courent, s’amuser est important.
Alors que la rentrée est dépassée pour certains, en cours pour d’autres, il est l’heure de dresser le bilan. Petit florilège des «blockbusters» de la saison printemps/été 2013.
Quoi : Les nouvelles aventures du Capitaine Kirk et de Spock.
Résultat : Le meilleur «blockbuster» de la saison 2013 grâce en partie à la mise en scène inspirée de J.J Abrams, qui s’impose comme un des maîtres du cinéma américain. Sur le papier, ce film avait toutes les chances d’être un «blockbuster» d’auteur, mais au final, il se révèle être seulement un très bon divertissement, ce qui est déjà très bien.
Séance de rattrapage nécessaire ? Oui !
Taux de «blockbuster» : 70%. Surtout du fait de la 3D inutile imposée par les producteurs, alors que le réalisateur était contre.
Quoi : Un film de zombie familial sans zombie (cherchez l’erreur). Bientôt Hollywood inventera le film porno familial sans sexe.
Résultat : Devant la caméra portée par un type atteint de parkinson, Brad Pitt n’est jamais décoiffé, est beau gosse quand il boit du pepsi (un des pires placements de produit de l’année), est plus intelligent que le plus intelligent des scientifiques du monde, fait exploser une grenade dans un avion en plein vol afin de se sortir d’une situation très périlleuse (et le pire, c’est qu’il s’en sort), a des enfants inutiles et trouve la solution en 24 secondes chrono (encore plus fort que Jack Bauer). Un film (honteux) à la gloire du beau Brad, et de l’Amérique sauveuse de l’humanité.
Séance de rattrapage nécessaire ? Non ! Ou alors jetez-vous sur l’excellent livre dont est tiré le film.
Taux de «blockbuster» : 100%. Tous les ingrédients sont indigestement réunis, dont le scénario sans surprise bourré d’incohérences écrit sur un post-it.
Quoi : La suite de «X-Men : Origins Wolveryne» dont l’intrigue se situe entre «X-Men 3», et «X-Men Days of Futur Past», et après «X-Men First Class», même si ce dernier est sorti avant, mais après «X-Men 1» et «X-Men 2» même s’il se situe avant dans l’histoire. Okay, on est d’accord, la saga X-Men c’est le bordel !
Résultat : Dans cet épisode, Wolvy à des doutes, le spectateur aussi. Au final, un opus supérieur au premier spin off, mais pas non plus une grande œuvre malgré les efforts visibles du réalisateur. Un film périssable qui se regarde entre potes, en se moquant de la japonaise aux cheveux oranges.
Séance de rattrapage nécessaire ? Seulement si vous êtes fan de la saga X-Men. Par contre, la scène post générique annonce du très très lourd…
Taux de «blockbuster» : 80% à cause des 20 dernières minutes qui tombent dans une surenchère abrutissante.
Quoi : Un Western familial par l’équipe (acteur, réalisateur, scénariste, producteur) de la saga «Pirates des Caraïbes», avec un Johnny Depp qui fait inlassablement les même mimiques.
Résultat : Attendez, y a vraiment quelqu’un qui est allé voir ce «Pirates des Carïbes» version Western ?! Très peu d’entrées aux Etats-Unis et dans le reste du monde, ce film est déjà le flop de l’année 2013. Celui qui l’a vu (chapeau… de cow-boy!) et qui ose se manifester dans les commentaires gagne un abonnement d’un an au Canard de Quennie.
Séance de rattrapage nécessaire ? A vos risques et périls.
Taux de «blockbuster» : 0%. Le film n’a pas rempli les poches des producteurs, et en plus il n’est même pas en 3D.
Quoi : L’allemand Roland Emmerich détruit une quatrième fois la maison blanche.
Résultat : L’adage «c’est dans les vieux pots que l’on fait les meilleurs confitures», doit forcément trôner en lettres d’or au dessus du bureau des producteurs hollywoodiens. Ici, on a droit à une bonne vieille recette américaine, celle du type méga musclé et trop fort au maniement des flingues, qui se trouve au mauvais endroit au mauvais moment, obligé de botter le «cul» à des méchants très méchants. Rien de nouveau avec ce film «old school» très 80′s avec des «punchlines» qui claquent, des explosions à chaque plan, et un patriotisme nauséabond très (trop) américain.
Séance de rattrapage nécessaire ? Seulement si vous êtes un fan inconditionnel de John McLane. Ce «White House Down» ressemble plus à un «Die Hard 5» que «Die Hard 5».
Taux de «blockbuster» : 90%. Tous les ingrédients y sont : les explosions à tout va qui justifient le budget, le cerveau du spectateur en mode repos, le plaisir coupable (voir le président US faire péter des voitures avec un lance-grenade; ça fait rêver), le post-it scénario… Il manque seulement le succès qui en fait donc un des flops (un peu injustifié) de l’année.
Lecteurs, lectrices, quel «blockbuster» avez vous vu cet été ? Et lequel avez vous aimé ?
Jérémie Dimajo
Isa22 septembre 2013 à 6 h 33 min
Je n’en ai vu aucun , je note donc la séance de rattrapage pour le Star Trek !