Cette tumeur maligne qui s’attaque à la glande mammaire est le cancer féminin le plus attendu : 1 femme sur 9 y sera confrontée au cours de sa vie. Les chances de survie sont cependant à prendre en considération. Une étude européenne (Eurocare 3) a analysé celles de 22 pays de l’Union Européenne. C’est ainsi que la France voit son pourcentage dépassait les 80, grâce notamment à une qualité de soin remarquable et une politique de dépistage énergique. Et effectivement, plus la tumeur est détectée tôt, plus les chances de guérison sont grandes. Il est donc recommandé de surveiller toute modification anormale du sein et de consulter un gynécologue une fois par an.
Une victoire est possible.
David Jay, initialement photographe de mode, a voulu souligner ce combat contre le cancer du sein. Objectif : sensibiliser le public, prouver qu’une victoire est possible et récoler des fonds pour la recherche. Poussant sur le devant de la scène une centaine de femmes guéries, il a créé « The scar project ».
Elles ont de 18 à 35 ans, ont toutes été opérées mais pas toujours reconstruites, ont toutes vaincu la maladie. C’est sans artifice ni pudeur qu’elles se déshabillent et nous présentent leurs cicatrices.
Le photographe a tenu à exprimer son émotion : « Avoir fait le portrait de ces jeunes femmes semble représenter leur victoire personnelle sur cette terrifiante maladie. Cela les a aidées à reconquérir leur féminité, leur sexualité, leur identité et le pouvoir, après avoir été volées d’une partie importante d’elles mêmes. Grâce à ces images simples, elles semblent avoir accepté la maladie et pouvoir, à nouveau, avancer avec fierté. »
Rencontre.
Je suis surtout partie à la rencontre de Marie, nonagénaire, qui a vaincu il y a quelques années un cancer du sein.
Bonjour Marie, quel âge aviez-vous lorsque votre tumeur au sein a été détectée ? Et comment l’avez-vous su ?
Marie : C’était en 2001. Je suis allée passer un examen de routine chez ma gynécologue et lorsqu’elle a contrôlé mes seins, elle a senti une grosseur. Elle m’a envoyé passer une radio, c’est ainsi que le diagnostic a été confirmé.
Quelle a été votre première réaction ?
Marie : Je crois que je ne réalisais pas vraiment ce qu’il m’arrivait…
Le cancer du sein était-il aussi médiatisé qu’aujourd’hui ?
Marie : Ça commençait tout juste. On parlait de dépistage aux femmes ménopausées qui sont des sujets à risques par exemple.
Parlez-nous un peu de votre traitement : sa durée, son intensité, son efficacité et ses éventuelles failles, votre état d’esprit surtout, tout au long de ce douloureux combat.
Marie : J’ai été opérée un mois après les premières radios. La tumeur n’était pas profonde et les chirurgiens ne voulaient pas risquer une aggravation de ma situation. Au cours de l’intervention, un biologiste a analysé la tumeur et a estimé qu’il fallait en retirer un peu plus, ça m’a peut-être sauvé la vie. On m’a enlevé 14 ganglions ! Je n’ai pas subi de chimiothérapie mais quelques séances de radiothérapie pendant 1 mois, 3 fois par semaine.
Où avez-vous été opérée ?
Marie : Mes enfants étant médecins, j’ai été pris en charge par l’un des meilleurs chirurgiens de Paris, à la Clinique Sainte Geneviève. Prénom de l’une de mes filles d’ailleurs, un signe peut-être !
Avez-vous subi une chirurgie de reconstruction mammaire ?
Marie : Non, la tumeur n’était pas assez profonde mais mon chirurgien a néanmoins tenu à redisposer certaines glandes mammaires afin que mon sein retrouve sa forme originelle.
Aujourd’hui, êtes-vous totalement guérie ?
Marie : Il est écrit « rémission complète » sur mon dossier médical alors oui, je suis guérie (rires). J’ai eu des contrôles à effectuer tous les 3 mois pendant 1 an, puis une fois par an pendant 10 ans. Aujourd’hui, je me sens libérée.
Quel souvenir gardez-vous de cette épreuve ?
Marie : C’était un combat très bref mais bien mené. Je me souviendrai toujours de mon chirurgien et des premiers mots qu’il a eu à mon égard lorsque je me suis réveillée : « je peux vous garantir que vous ne mourrez pas de ça ! »
Quels conseils donneriez-vous aux femmes qui sont finalement toutes concernées par le cancer du sein ?
Marie : D’aller régulièrement se faire contrôler. D’être bien entourée aussi, par sa famille mais également par des chirurgiens compétents dans la mesure du possible. Et puis surtout, de ne pas se poser de questions, de foncer dès que le diagnostic est posé. De cette façon, on évite les traitements trop lourds et on augmente ses chances de guérison. Aujourd’hui, parce que j’ai eu un cancer du sein, mes filles sont des sujets considérés comme à risques… Elles doivent régulièrement se faire dépister.
Culture Bordeaux : rencontre avec le canard de Quennie | Telle est la vie des Hommes16 octobre 2012 à 9 h 49 min
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