Avec un salaire pas plus ambitieux que celui d’un chômeur nourri aux allocs, il peut paraître absurde ou azimuté de traverser la côte Atlantique afin d’aller voir quelques prestations scéniques pour plus de 250 € le pass, pour 3 jours de teuf. C’est pourtant ce que j’ai décidé de faire il y a quelques semaines, en me rendant près de Los Angeles, en plein désert californien à dormir dans le coffre d’une jeep avec un collègue à moi aussi taré de musique indé (Mr.B). – « ‘Sont fous ces jeunes, ils pensent qu’à faire la fête »

Alors qu’est-ce que le Coachella pour les incultes ? Un des plus gros festivals de l’année avec un line-up qui défie toute concurrence (le line-up de cette année). Qu’on aime ou qu’on n’aime pas, il s’agit bien là des artistes les plus blogués, tweetés, hypés de la scène indie de l’année ; quoique ne soyons pas trop présomptueux, sont aussi présentes quelques têtes d’affiches sans trop d’intérêt qui sont là pour ramener du monde comme tout bon festival.

En résumé, le Coachella, c’est là où tu peux voir Beach House, James Blake, Theophilius London, Major Lazer, Hot Chip, Birdy NamNam, The XX, grizzly Bear, Simian Mobile Disco, Franz Ferdinand et Phoenix dans la même journée. En gros, quand tu dois dépenser en moyenne 40€ pour les voir chacun de leur côté, là tu les vois tous en même temps comme ça c’est fait ; faut se dire que c’est rentable dit comme ça hein ? ( pour ma conscience )

Avant de parler musique, il faut poser le décor !

Bienvenue à Indio en Californie, à 200 miles au sud-est de Los Angeles. Dans une oasis artificielle dans laquelle des millions de litres d’eau sont pompés pour laver les 4×4 et faire pousser des palmiers, nous garons notre voiture dans un des parkings du festival mais on se rend compte que les scènes sont encore à 10 bornes de là… Le temps de se faire le check du festivalier (bracelet/carte de crédit/lunettes/clopes ), on nous fait monter dans un bus, mais pas n’importe quel bus, un bus DISCOTHÈQUE s’il vous plait. A partir de ce moment, le silence et terminé, c’est parti pour 3 jours de son plein les mirettes.

A la descente du Bus, on aperçoit la fameuse « grande Wheel », symbole du festival, mais nous ne la verrons de près qu’une fois passé ce que j’appellerai le processus du « parano americain de base » : 3 check de carte de bus , 2 check de bracelet électronique plus 2 fouilles au corps très sensuelles… Après le dernier palpage, nous y sommes ; on entend au loin le chaos sonore de 8 scènes qui jouent en même temps ; le temps d’apprendre la carte du festoche par cœur pour ne pas se paumer dans les 10 kms carrés du site, on se dirige dans l’antre du festival.

Nous voilà donc sur les terrains en pelouse de l’Empire Polo Club entourés de palmiers, transformés pour l’occasion en fosse géante où 8 scènes et deux nightclubs sont plantés ; des stands de bouffes et d’alcool à perte de vue – au passage, premier festoche que je vois où on peut se piter à autre chose que de la bière ; vodka, whisky, gin, jet… fais-toi plaisir ! Par contre t’as pas le droit de picoler devant les scènes (WTF?!) -, des infrastructures un peu psychées, comme une machine à balancer de la foudre dans le ciel (oui oui), des escargots géants qui laissent une traînée de mousse derrière eux, des dinosaures en structures métalliques et mécaniques, des ballons accrochés au ciel, et du son qui part dans tous les sens.

Au milieu de ce super bordel, beaucoup de hipsters au look très travaillé, beaucoup de filles presque nues avec des lunettes à la Lady Gaga, des marrants déguisés en bob l’éponge, des british à la peau cramée après deux heures au soleil, Jessica Alba (oui oui), ah tiens des français, des Wouh girls, des bikers à cheveux longs tatoués qui traînent au set des Wu-tang en chantant les paroles par cœur, et des niggers à baggy et pièges à loups à la place des dents qui sautent comme des dingues aux premiers rangs du live de Franz Ferdinand. Bref, le Coachella c’est un joyeux micmac où tout le monde se ramène pour faire la fête en écoutant de la musique live, qu’importe le style.

Pour vous faire une idée, voici ma vidéo souvenir avec mes prises i-Phone pendant le festival !

SG

A suivre…